LA MEDITATION KARMIQUE                             


 

Le mot méditation est principalement utilisé dans le sens de "dharana" en Occident, mais il y a en fait fondamentalement trois étapes:

  • la première qui est une focalisation sur les objets sensoriels et mentaux, c’est dharana, (avec effort)

  • la deuxième qui est une attention fluide et souple aux mêmes objets, c'est dhyana, à proprement parler la "méditation" (sans effort), aboutissement de dharana,
  • la troisième qui est pure attention, sans forme et sans objet, non-duelle, présence éveillée, pétillante et silencieuse, et fusion-absorbtion de l'observateur et de l'observé, c'est samadhi, aboutissement de dhyana.


Ces trois étapes s'intègrent pour réaliser le samyama qui est conscience totale, intuition globale, éveil intégral, transe paisible.

Le dharana hindou est à rapprocher du samatha bhavana et le dhyana du vipassana bhavana (dans la méditation boudhiste du theravada)

 

L'action qui en résulte est "yoga" (au sens originel).

En fait, les 8 composantes de l'Ashtanga yoga devraient être considérées comme indissociables de la méditation (yama, niyama, asana, pranayama, pratyahara, dharana, dyana et samadhi)

Au stade du pratyahara, la conscience de l'individu est intériorisée afin que les sensations des sens du goût, du toucher, de la vue, de l'ouïe et de l'odorat n'atteignent pas leurs centres respectifs dans le cerveau et amènent le pratiquant aux étapes suivantes du Yoga, à savoir Dharana (concentration), Dhyana (méditation) et samadhi (unification de l'esprit), conduisant à la reconnaissance (kaivalyam) du Purusha qui est le but des pratiques yogiques de Patanjali et de l'ashatanga yoga.

 

 

 

Quel est le but de la méditation ?


 

Le but premier de la méditation (hindoue ou bouddhiste) est de redonner sa vraie place à la conscience.

C'est non seulement un outil puissant de réappropriation de sa fonction de vie, mais aussi une clé pour l'intégration du parcours karmique de l'âme et de l'esprit à la vie humaine.

 

Méditation et langage


Les rishis (anciens sages de l'Inde) avaient conscience des limites imposées par le langage.

Mais leur conception métaphysique du monde étant incompatible avec les limitations imposées par le langage et le système sensoriel, alors comment la transmettre?

La "vision" humaine est en deux dimensions : espace et temps. Elle permet de percevoir le visible, mais pour percevoir l'invisible, ce qui est meta-physique notamment, il faut un troisième oeil, une troisième dimension.

La conscience qui intègre cette troisième dimension ne peut pas s'appuyer sur le langage et a donc besoin d'un autre outil qui ne peut se créer qu'en marge, dans une pensée non-verbale (et éventuellement non-figurative).

La conscience individuelle ordinaire - et donc le mental - est basée sur la pensée, qui est le fruit du langage, la conscience paradoxale (on devrait plutôt dire metadoxale) qui la transcende est aussi basée sur la pensée, car l'homme est un être de pensée, mais au-delà du langage.

Penser sans le langage (et donc rester pensant, donc humain) c'est précisément le but de la méditation, non seulement pour pacifier le mental et s'ouvrir à des perceptions d'un autre ordre, mais aussi pour limiter la prolifération des vasanas (parasites hérités) qui participent à la production d'agami karma et ainsi se diriger vers MOKSHA, que nous allons évoquer par la suite.

La pensée non verbale est donc un prérequis vers la méditation et vers une conscience dé-polluée d'un certain mental et de tous les vasanas qu’il véhicule (les vasanas sont les manifestations actualisées des samskaras, les impressions mémorisées lors de nos échanges émotionnels avec la vie).

Mais la pensée non verbale est encore une étape vers la pensée immobile, qui est à proprement parler la condition nécessaire pour réaliser la pleine conscience.

Le but de la méditation n'est donc pas d'arrêter de penser, mais de tendre vers le point où la pensée est immobile, en état de veille, de présence, d'observation et d'écoute, activement silencieuse.

 

Quel est le but de la méditation karmique?


 

La méditation karmique est une forme de méditation qui ne se limite pas à transcender la pensée par une présence à la conscience, mais y associe la transparence causale (anagami ou libération des liens) obtenue par l'atténuation karmique (découplage et désynchronisation de l'agami karma du prarabdha karma).

C'est un développement de l'observation silencieuse et paisible des processus karmiques dans leur manifestation, un "prolongement" de la pleine conscience.

Cela implique un engagement et une intention : celle de sortir des automatismes, du conditionnement et du brouillard de la pensée dévorante pour être le seul conducteur de sa vie en toute présence, lucidité et indépendance.

Cette indépendance, cette liberté souveraine, ne peut se faire sans avoir préalablement  développé la pensée immobile qui est elle-même le meilleur antidote contre la manipulation par autrui.

In fine, le but de la méditation karmique est la conscience claire des processus karmiques en cours pour se libérer des influences parasites et manifester le dharma.


Cela enrichit la méditation active et la pleine conscience pour atteindre la conscience totale ou néoconscience, prérequis pour arrêter la création d'agami karma.

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