LE TRIMARGA


 

D’après la tradition hindoue, il y a en fait trois voies (marga) pour atteindre moksha (libération), que l’on appelle le tri-marga

     

    •   Jnana marga

    •   Bhakti marga

    •   Karma marga

 

Jnana marga est la voie des brahmanes, de l’intelligence supra-mentale (buddhi) et de la compréhension intégrale.

 

Bhakti marga est la voie des kshatriyas, de la dévotion, de l’amour, de l’honneur, de l’intelligence du cœur, de l’imitation des valeurs supérieures.

 

Karma marga est la voie des vaishyas, de l’action, de l’acceptation tels quels des principes  énoncés par les jnanins (brahmanes) et véhiculés par les bhaktis (kshatriyas). Le sens d’action, dans le cadre de la structuration religieuse de la société est ainsi devenu celui d’action rituelle (cf les lois de Manu). L’abandon total dans l’action est aussi producteur d’anagami.

 

Mais chacune des voies qui est menée à son terme aboutit à la réalisation des deux autres, ayant sa propre qualité pour réduire à néant l’agami karma : vision, écoute, pratique, pour aller vers la Connaissance, l’Amour et l’Action juste.

 

L'ESPACE INTERIEUR


 

Lorsque j'ai créé la Circulatique, en 1987, j'étais déterminé à harmoniser l'espace intérieur - subjectif et l'espace extérieur - objectif lors des grands évênements et manifestations publiques. C'est ainsi que j'ai pu tranférer 15 000 personnes en 50 minutes entre le POPB (maintenant Accor Arena) et la pelouse de Reuilly (Soirée des maires). J'ai aussi beaucoup utilisé la sémiologie et les travaux de Barthes, Peirce, Ecco, pour tenir compte de cette superposition des deux espaces et les conséquences comportementales qui en découlaient.

 

Plusieurs années auparavant, j'avais rencontré lors d'un voyage en train une femme passionnante qui avait été chercheuse au CNRS.

Elle avait fait une expérience étonnante : elle avait mis une famille de rats dans une grande boîte qu'elle avait séparée en deux par une cloison mobile. Les deux groupes de rats avaient exactement les mêmes conditions de vie - nourriture, boisson, lumière, et au début se portaient très bien. Jour après jour, elle a déplacé la cloison d'un côté, et alors que dans la partie de plus en plus spacieuse rien de particulier ne se passait, dans la partie se réduisant, on a vu apparaître des problèmes de peau, des ecchymoses, des refus de manger, une perte de poids, et aussi des comportements agressifs, des bagarres.

Sa conclusion fut qu'il y a un espace minimum d'équilibre à ne pas réduire, il y a un seuil en deça duquel le stress devient trop fort et entraine violence et maladies.

Ses découvertes pouvant être facilement transposées aux humains et à leurs sociétés, elle n'est pas restée au CNRS...

 

Mais cette notion d'espace "vital" (qui a déjà été développée au milieu du vingtième siècle avec des motivations politiques hélas d'un tout autre ordre) m'a semblée pleine de bon sens, mais pourquoi pas la corréler à la notion d'espace intérieur?

Quand on voit des milliers de japonais qui s'engouffrent dans des rames de métro sans broncher, c'est qu'ils ont développé par leur conditionnement un espace intérieur de "survie" lorsque l'espace extérieur se restreint, mais ils ont été éduqués à cela (et dépendent donc de ce conditionnement).

Sans passer par la case conditionnement et obéissance, comment y parvenir?

La méditation est une bonne réponse, car elle accompagne un élargissement de l'espace intérieur, avec donc une élasticité du temps et une diminution du stress.  

Mais l'ouverture de son espace intérieur à une dimension plus vaste, plus aérée, ne serait elle pas la condition préalable à toute forme de méditation? Plutôt que l'inverse???

Ne vaudrait-il mieux pas commencer par agrandir cet espace intérieur, au niveau des cellules (annamayakosha), de l'énergie (pranamayakosha) et finalement du mental (manomayakosha)?

Au niveau des cellules, la visualisation de la souplesse de mouvement, des glissements internes  (bien huilés) plutôt que des frottements;

Au niveau des énergies, la perception et la visualisation des mouvements énergétiques, des courants circulant (respiration, sang, humeurs, nerfs, méridiens, nadis, facias);

Au niveau du mental (trajectoires des pensées, vasanas et samskaras)

Tout cela est possible dans l'espace intersticiel entre prarabdha et agami créé par la méditation karmique, car le rapport espace/temps étant relativement constant, la diminution du temps (intérieur) implique l'augmentation de l'espace (intérieur).

 

LA BIENVEILLANCE


 

La pratique de la bienveillance génère un élargissement spontané et libre de l'espace intérieur, alors que le conditionnement (comme dans le métro japonais) est un agrandissement conditionné et donc dépendant.

La bienveillance (goodwill) est donc une piste très intéressante pour la pratique de la méditation dhyana, surtout si on observe (awareness) ses effets sur l'espace intérieur qui en résultent.

La réalisation consciente de cet espace de liberté intérieure est la condition la plus adaptée à la pratique de la méditation karmique, car les vasanas ne sont plus agglomérés, et se repèrent instantanément, permettant à la concience de faire son choix : agami ou anagami...

 

 

CONCLUSION


 

Que la notion indienne de karma soit une réalité ou une pure fiction, il n’en demeure pas moins que la capacité de développer une conscience libre de toute influence (extérieure ou intérieure) mais sans rejet, indépendamment de la théorie du karma et du samsara (pourquoi pas), est une protection contre l’envahissement de plus en plus polluant des modes de communication modernes (TV, internet), mais aussi des nouvelles techniques d’influence (psychotronique, électromagnétique, électroaccoustique, propagande - façon Edward Bernays), et c'est ce qu'apportent karma vidya et la méditation karmique.

voir le site www.karmavidya.com

Gérard BOGRAND - AYURVEDA VOYAGES / AYURVEDISSIME / NATUROPATHIX

 

Pour en savoir plus voir www.anagami.fr ou www.agamipono.com ou www.neoconscience.com ou www.naturopathix.fr

 

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